De sa formation éclectique entre Sorbonne et Conservatoire comme de ses vagabondages aux côtés de certains des musiciens les plus rigoureux et inventifs des dernières décennies – citons Bobby Few, Jean-Loup Lognon ou Jobic Lemasson-, Benoist Raffin a retenu que la batterie est d’abord affaire de nuances. Son art poétique, nourri des enseignements de Sidney Catlet, Cozy Col, Max Roach, Art Blakey, Billy Higgins, Tony Williams, Elvin Jones ou Roy Haynes,passe par la finesse, le phrasé, le swing. Nulle mièvrerie dans sa façon de ciseler chaque coup de baguette. Mais plutôt une science innée du tracé et un sens quasi chorégraphique de la pulsation.
Depuis 1996, où il fut lauréat du concours national de jazz de La Défense avec le Philippe Mira Quartet, ce musicien ouvert et sensible a vu peu à peu grandir le cercle de ses ‘followers’. Son nom, quelle que soit la formation dans laquelle il se produit, est aujourd’hui synonyme du jazz le plus juste. Ses albums en trio ou en quartet comme ses incursions vers la chanson à texte, l’opérette contemporaine ou les concerts façon music hall du duo Shirley & Dino, jalonnent un parcours authentique marqué par le goût de la rencontre et une inlassable curiosité. À la Fabrica’Son, collectif devenu une pépinière de talents dédiée à la promotion du jazz et des musiques improvisées, il multiplie depuis 2000 les initiatives en matière de composition, de formation ou d’actions pédagogiques et sociales. Encore une facette à découvrir d’un artiste aussi talentueux que généreux.